Quand les corbeaux ne volent plus sur le dos

Quand les corbeaux ne volent plus sur le dos » : une prison-musée ? (2024) éditions Naufragés éphémères, Lyon.
Quand les corbeaux ne volent plus sur le dos » : une prison-musée ? (2024) éditions Naufragés éphémères, Lyon.

Quand les corbeaux ne volent plus sur le dos » : une prison-musée ?
Textes d'Arnaud Théval (artiste), Alain Kerlan (philosophe), Gaële Henri-Panabière (sociologue)
Photographies d'Arnaud Théval
128 pages, format 14 x 20,5 cm, dos carré collé
Éditions Naufragés Éphémères, Lyon
2024

Commander le livre : naufrages.ephemeres@orange.fr

Entre 2017 et 2020, fidèle à sa démarche artistique qui privilégie l’élaboration de « dispositifs impliquant les personnes travaillant dans les institutions », l’artiste Arnaud Théval a été accueilli en résidence dans la nouvelle maison d’arrêt de Draguignan, construite au milieu d’une forêt : « Rapidement », explique-t-il, « les récits des agents me racontent des histoires empreintes d’intrusions animales [...] comme si les animaux de la forêt investissaient les lieux et les imaginaires ».
Intitulée La Prison enforestée (2020), l’installation pérenne qu’Arnaud Théval a créée dans cette maison d’arrêt est une fiction qui révèle une porosité entre le réel et l’imaginaire jusque-là peu explorée : celle de présences vivantes qui viennent bouleverser les codes établis et instaurer, dans le quotidien de la prison, des relations inédites entre le personnel pénitentiaire, les détenus et le vivant non humain.
En avril 2023, accompagné du philosophe Alain Kerlan, de l’artiste Yves Henri et de la sociologue Gaële Henri-Panabière, Arnaud Théval est revenu à la maison d’arrêt pour « visiter » cette prison atypique. Outre une riche sélection d’images, le présent ouvrage rassemble trois textes écrits à l’issue de cette visite par Arnaud Théval lui-même ainsi que par Alain Kerlan et Gaële Henri-Panabière.

Le livre-miroir de celui-ci, Quand les corbeaux ne volent plus sur le dos : une prison-musée ?, présente trois regards sur le travail d’un artiste, Arnaud Théval, dans une prison, celle de Draguignan, à l’occasion d’une visite, un jour d’avril 2023. Le présent ouvrage, Hors-champ : des fabriques de l’art en prison, paraissant à la même date et à la même enseigne, donne quant à lui à connaître, de l’intérieur, les démarches de trois artistes travaillant ou ayant travaillé en prison.

Quand les corbeaux ne volent plus sur le dos » : une prison-musée ? (2024) éditions Naufragés éphémères, Lyon.
Quand les corbeaux ne volent plus sur le dos » : une prison-musée ? (2024) visite à la maison d'arrêt de Draguignan, avril 2023.

Arnaud Théval 
La vie mêlée
Me défaire 
Quand un artiste installe une oeuvre dans un lieu où la vie sociale est codifiée, intense et bouillonnante, rien ni personne ne peut dire par avance ce qui va arriver. Quand je quitte un lieu après avoir installé une série de pièces issues d’un long travail de rencontres, d’échanges et de négociations, je suis épuisé. Vidé et habité par le sentiment d’avoir utilisé toutes les énergies possibles à la création de l’œuvre, d’être allé au bout de l’histoire. Pour autant, au-delà de mon sentiment, ce moment révèle être toujours pour l’œuvre le commencement d’une vie autonome, celle de son appropriation (inclusion ou oubli). Pour moi, il s’agit de me défaire de l’oeuvre, de ne plus y penser totalement. Cet éloignement est utile, tant il permet de poursuivre la recherche par rebond depuis les découvertes (parfois encore non perçues) générées par cette dernière création.

voir l'œuvre La prison enforestée
Lire le livre Prison lisière

Quand les corbeaux ne volent plus sur le dos » : une prison-musée ? (2024) éditions Naufragés éphémères, Lyon.
Quand les corbeaux ne volent plus sur le dos » : une prison-musée ? (2024) éditions Naufragés éphémères, Lyon.

 

Alain Kerlan 
Chronique philosophique d’une découverte de la prison-musée
17 septembre 2021, maison d’arrêt de Draguignan. La première visite. 1 – Vernissage ou inauguration ? S’agissait-il bien là d’un « vernissage » ? Ou plutôt de l’inauguration d’une prison-musée ? Notre groupe s’était formé au coeur du domaine de la toute pimpante maison d’arrêt de Draguignan. Côté « vernissage », il y avait la présence centrale de l’artiste Arnaud Théval, qui avait été, à l’occasion d’une résidence artistique intra muros, le premier habitant de ce tout nouveau lieu de détention, tout juste sorti de terre. Une résidence qu’avait durablement perturbée la pandémie du Covid-19, laquelle avait aussi différé ce moment « officiel » auquel notre groupe était invité. Côté vernissage, il y avait aussi la présence de celles et ceux, du côté de l’administration pénitentiaire, qui avaient été de l’aventure de la résidence, mais avaient depuis quitté l’établissement pour d’autres centres, ainsi que la présence de ceux qui avaient rendu possible ce que l’on allait découvrir dans divers endroits.

Gaële Henri-Panabière
Visiter une prison 
Ce 14 avril 2023, quand je me rends depuis Marseille à la maison d’arrêt de Draguignan, je ne sais pas que j’aurai plus tard à faire le récit de ma visite. Comme Alain et Yves, j’accompagne Arnaud dans son retour sur les lieux de son intervention. À cette occasion, je visite une prison, je n’y enquête pas comme j’ai pu le faire en sociologue dans d’autres institutions. Je n’ai pas fait de lectures scientifiques préalables, je ne prends aucune note d’observation in situ ou juste après, pas plus que je n’essaye de connaître certaines propriétés sociales des personnes rencontrées ou d’obtenir des données chiffrées sur le public ou le personnel de l’établissement concerné. Bref, je la visite en congé de mon activité de recherche (qui ne porte ni sur l’art, ni sur la prison). Pour autant, je la visite armée de quelques plis de ma profession, et cette visite, je peux y revenir en m’interrogeant sur son sens, c’est-à-dire en me demandant en quoi elle peut se différencier d’autres expériences de lieux.

Un tirage de tête est accompagné d’une œuvre originale numérotée. Il s’agit cette fois d’une photographie (format 25 X 25) de l’artiste plasticien Arnaud Théval, réalisée dans le cadre d’une résidence à la maison d’arrêt de Draguignan. L’ensemble des deux livres et du tirage photographique est proposé pour la somme de 75 euros. Tirage limité à 50 exemplaires. 
Commander ici : Naufrages.ephemeres@orange.fr

 

Quand les corbeaux ne volent plus sur le dos
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Quand les corbeaux ne volent plus sur le dos
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