"Au boulot !? travail & création"

Au boulot (2012), catalogue Les métallos, Paris.
Au boulot (2012), catalogue Les métallos, Paris.

Moi le groupe
Arnaud Théval, artiste
Au boulot !? travail & création 
17 x 22 cm, broché 80 pages quadri.
Édition Un sourire de toi et j'quitte ma mère
2012

Au Boulot !? / Miss Work, Photographies au travail, Ouvriers-Designers, Identité/Activité, TRAVAILS, Objets de grève, J’ai travaillé mon comptant, La RTT vous va si bien, Et le travail ?, Lettres de non-motivation, Tu m'auras pas…
Au Boulot !? / Une compilation de créations et d’artistes à l'œuvre qui questionne le travail.

Au boulot !? (2012) catalogue de l'exposition aux Métallos, Paris.
Au boulot !? (2012) catalogue de l'exposition aux Métallos, Paris.

Cet ouvrage évoque les origines de la construction du chantier Au Boulot !? travail est création en retraçant l’histoire des productions fondatrices à travers des anecdotes, des rencontres humaines et artistiques, puis rappelle quelques événements marquants des six années du chantier.
Au Boulot !? invite des acteurs incontournables du lien travail et création et propose de découvrir ou de redécouvrir des oeuvres de créateurs qui travaillent ou ont travaillé sur, avec et dans le monde du travail. Ils sont plasticiens, photographes, dessinateurs, chorégraphes, designers, metteurs en scène, créateurs sonores, graphistes ou commissaires d’exposition. Leurs créations sont parfois accompagnées de textes de contributeurs qui témoignent et prolongent leurs productions.

Au boulot (2012) catalogue de l'exposition aux Métallos, Paris.
Au boulot !? (2012) catalogue de l'exposition aux Métallos, Paris.

Moi le groupe
Arnaud Théval, artiste
2012

Une image de lycéen professionnel dégradée, une estime de soi proche de zéro pour certains, un bleu de travail difficile à porter, des élèves qu’il faut remettre sur les rails en les aidant à s’affirmer individuellement, et dans le même temps, des élèves à faire rentrer dans le moule d’un métier ! Voilà le constat paradoxal que l’on dresse à propos des lycées pro, et qui m’a amené à rencontrer ces élèves pour les questionner sur leur identité. Quel est le lien entre l’univers de l’adolescent encore à l’école et celui du monde du travail ? Comment ces élèves se construisent-ils une image d’eux-mêmes dans ce moment de « crise » ?

Les enjeux liés à l’image, à la représentation de soi vis-à-vis des autres et de l’institution semblent trouver un écho problématique avec les lycéens. En effet, les élèves sont en permanence entre le milieu professionnel et scolaire, dans divers schémas de représentations et de temporalité. Comment des individus peuvent-ils se représenter collectivement dans l’espace du lycée où la formation professionnelle appelle déjà d’autres schémas de représentations ?" Quelles représentations peut-on alors inventer avec eux ? Ces questions m’ont amené à proposer des protocoles révélant les enjeux de la formation professionnelle : l’impact sur le corps, l’appropriation de l’habit de travail, l’exposition de soi, etc.Par ces rencontres, je cherche à provoquer des situations inédites qui révèlent ou bousculent les clichés qui collent à la peau des lycéens, rarement remis en cause, et parfois portés par les élèves eux-mêmes.

Cette implication des lycéens dans le processus de l’artiste produit des situations singulières permettant de faire émerger en images les enjeux du projet. Il s’agit d’un jeu permanent entre l’artiste, les élèves, le cadre institutionnel, dans lequel l’altérité et la négociation sont des moyens pour produire les œuvres. L’œuvre prend ainsi corps dans ces aller-retour entre les élèves, le contexte et la dimension toute politique des situations générés. Ce projet d’artiste en inventant des situations construites en négociations et des œuvres travaillant sur le lycée, sur cette double identité des lycéens dans leur groupe et sur l’imaginaire lie au monde du travail, valorise la perception qu’ont les élèves d’eux-mêmes tout en bousculant les standards et les lieux communs en terme de représentation.

Malgré les esquives, les refus, les dérobades des uns et des autres, le projet s’est développé sans relâche avec la complicité de certains enseignants et de leurs collègues administratifs. Des photos, des jeux vidéo, des installations ont été réalisés et présentés dans les établissements. Ces œuvres restituées dans leur contexte de création ont provoqué des discussions et des débats. Leur dimension critique aura permis d’interroger la place de chacun vis-à-vis des représentations de l’identité.

Au boulot, catalogue Les métallos Paris