Le projet artistique d'Arnaud Théval trouve corps lors d'installations dans des institutions sociales dans lesquelles il s'immerge pour que des mises en situations de personnes puissent opérer et donner lieu à des propositions d'images et à une écriture de type narration non-fictionnelle. Entre rencontre et mise en récit, son processus croise des démarches anthropologiques, documentaires et philosophiques. Son approche intimiste et sensible qui, en proposant des images inattendues génère du dissensus, inquiète les stéréotypes, les normes et les codes sociaux. Un processus long dans lequel chaque moment, depuis la rencontre avec les enjeux spécifiques que posent les relations des individus à l'institution et des interactions avec l'artiste, constitue l'œuvre et entraîne la création d'un espace artistique agitant sans relâche la dimension politique des images.
Depuis 2011, l'hôpital puis la prison, en tant qu'institutions, sont ses terrains de recherches, de résidences et de débats. Il y développe une œuvre protéiforme révélant les oxymores, les impensés et les violences liés aux séparations des corps, des pensées et des acteurs.
C'est sur et dans ces terrains hostiles aux questionnement dissensuels, qu'il engage sa recherche critique sur les enfermements et sur l'émancipation. L'enjeu de sa démarche consiste à penser la prison et l'hôpital par des écarts, à la recherche des possibilités de leurs transformations avec ses acteurs mêmes, en provoquant des porosités par l'intrusion de l'imaginaire et du débat.
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